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Acclimatation de bananiers en Alsace; 2ème partie

Voici un article que j’ai écrit pour la revue de la Société Française d’acclimatation PlantÆxoticA n° 26 - avril-mai-juin 2019  (Modifié le 18/01/2021).

Voir également la 1ère partie.

Protections hivernales

En climat froid, les protections sont vraiment la clé de la réussite. Voici ma façon de procéder.

Je commence par monter un châssis fait de fers à béton de 6 mm, en octobre-novembre. Ce châssis prend la forme du massif : tunnel pour les massifs en longueur, hutte ronde pour les massifs circulaires. Je fixe la bâche qui va le recouvrir jusqu’à 1 m ou 1,5 m de haut. Je remplis de feuilles mortes jusque aussi haut que possible ; il faut au moins 50 cm de feuilles. (Le niveau de remplissage dépend de la quantité de feuilles dont je dispose chaque automne. J’ai la chance d’être fourni en grande quantité par mon voisin, qui a un grand terrain arboré.) Et j’attends le premier gel. J’ai remarqué que plus la période de dormance est courte, plus les chances de survie sont grandes. Avec un bémol tout de même : les feuilles doivent être déposées aussi sèches que possible pour ne pas se tasser et fermenter. Il peut donc y avoir intérêt à refermer la bâche, provisoirement, si la météo prévoit de fortes pluies.

Bananiers protection hivernale
Bananiers protection hivernale

Donc en situation normale, avant les gelées, les bananiers sortent du châssis par le haut. A la première gelée, les feuilles sont « grillées » : à ce moment-là, je coupe toutes les tiges qui dépassent du châssis et je termine de couvrir la

partie supérieure avec la bâche. La bâche est fixée aux tiges à l’aide de petits morceaux de fil de fer.

J’utilise une bâche armée translucide en polyéthylène haute densité. Elle peut être opaque, mais l’avantage de laisser passer la lumière est que les plantes encore en végétation, au pied des bananiers, peuvent continuer leur photosynthèse.

J’ai entendu des avis divergents sur la protection des bananiers. Mon expérience me fait penser que, dans notre région, le voile d’hivernage ne fonctionne pas, car il laisse passer l’air froid et l’humidité. Je l’utilise pour les jeunes Trachycarpes, qui restent en végétation et qui ne craignent pas les - 10, - 15 °C. Dans le cas des bananiers, le but de la protection est de garder hors gel le méristème et la partie souterraine. Donc, les feuilles, la paille ou autre matériau isolant doivent rester intacts, secs et chauffés par effet de serre le jour. La bâche doit être aussi hermétique que possible.

Certains laissent une ouverture basse et une ouverture haute pour permettre une circulation de l’air. En fait, quand les nuits sont très froides, c’est parce qu’il n’y a pas de couverture nuageuse : le ciel est donc dégagé le jour et le temps est ensoleillé ; l’effet de serre provoque une élévation de température sous la bâche. Cet air chaud doit rester confiné autant que possible, et surtout pas évacué. Les feuilles et la terre accumulent de la chaleur pour passer la nuit suivante. Après, pourquoi ne pas aérer en ouvrant le dessus de la bâche les jours où il fait doux et ensoleillé ? J’ai fait l’essai, mais sans remarquer de différence.

D’autres coupent les pseudo-troncs à la base avant de couvrir. Cela a l’avantage de faciliter la protection : il suffit de déverser le paillis et de poser une bâche par-dessus ; pas de châssis à monter. Mais, durant l’hiver, le pseudo-tronc pourrit, plus ou moins, à partir de l’extrémité coupée ; il ne pourrit pas du tout les hivers doux, à - 7, - 10 °C. Il est arrivé qu’il pourrisse jusqu’au bourgeon, inclus ou exclus, les hivers très rudes. Donc, en coupant court, on augmente le risque de perdre des méristèmes. De plus, en coupant haut, on gagne quelques semaines de croissance, au printemps.

Bananiers dessin zone hors gel

Zone vitale à maintenir hors gel

En avril, je démonte tout cela dès que les bananiers poussent et commencent à soulever la bâche. J’étale les feuilles dans les massifs. La couche du bas, qui a commencé à se décomposer est laissée sur place pour constituer un nouvel apport d’humus.

Conclusion

La culture de bananiers, même tropicaux, est possible en climat froid. Grâce à la vente par correspondance sur internet, on trouve maintenant de nombreuses espèces. Et il en arrive de nouvelles presque tous les ans.

J’ai testé de nouvelles espèces en 2020. Je mettrai à jour ce blog au printemps 2021 après avoir fait un bilan de celles qui ont repris ou pas.

Inutile de dire que je suis toujours à la recherche de nouvelles espèces résistantes au froid.

Bibliographie

Pierre-Olivier Albano, Découvrez les bananiers, Edisud, 2005.

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Pour les germanophones :

Joachim Jäck, Tropische, subtropische und winterharte Bananen, Anleitung zum erfolgrei-chen Bananenanbau, Books on Demand GmbH.

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Pour les anglophones : pour tout savoir sur Musa basjoo :

https://uses.plantnet-project.org/en/Truth_about_Musa_basjoo_(Constantine)

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Pépinières

N’ayant pas de pépiniériste produisant des plantes exotiques dans la région, j’achète par correspondance sur internet.

 

Je recommande :

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La Maison du bananier

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A l’ombre des figuiers

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